Originaire des montagnes qui surplombent la Riviera, Guillaume Ehinger se considère comme « un enfant du pays ». C’est lors de son adolescence, durant sa scolarité secondaire à Burier, qu’il découvre Vevey et ses mille facettes.
« Il y a ici un réseau d’artistes hyper intéressant. Dans toutes les formes d’art, on trouve des profils très forts. C’est assez unique pour une petite ville. »
Bien qu’il ait toujours eu un intérêt pour le dessin et la création manuelle, fortement liée à sa proximité avec la nature, Guillaume s’imaginait plutôt architecte. Mais un professeur d’arts visuels lui ouvre les portes de l’art contemporain et le décide à poursuivre des études artistiques. En 2012, il quitte l’ECAL avec un bachelor en Arts Visuels en poche.
C’est lors d’une résidence à l’étranger qu’il s’approprie définitivement le médium de la peinture. Sans jamais trancher entre figuration et abstraction, Guillaume s’intéresse à la cristallisation du souvenir. Ainsi, ses compositions aux couleurs extrêmement travaillées évoquent le sentiment du déjà-vu, dans un rendu quasi numérique.
« Je suis fasciné par les choses simples du quotidien, qu’on ne prend pas le temps de regarder mais que notre cerveau mémorise néanmoins : une craquelure au sol, la composition improbable d’un ciel d’été… Ça m’a libéré de comprendre que j’avais le droit de m’arrêter pour regarder les choses, de rester éveillé aux odeurs, aux images, aux petits accidents. »
Cette manière de créer ainsi un lien entre les toiles et leurs spectateurs, en ouvrant un possible de souvenirs sensoriels, c’est permettre aux gens de se retrouver dans une expérience commune. Une démarche qu’il explore également depuis l’autre côté du miroir, en tant qu’organisateur d’expositions, notamment pour STADIO entre 2014 et 2018 et désormais au sein de PANO, un espace d’art créé par l’artiste Adrien Chevalley.
« Je trouve l’exercice de la curation très intéressant. Sans prétendre connaitre le métier, en tant qu’artiste cela nous permet de rester stimulé pour ne pas tourner en rond, d’accepter de se faire bousculer. Ce sont des échanges qui permettent de contribuer à l’évolution des pratiques. »
Aujourd’hui, Guillaume a trouvé sa patte. Et un style qui ne semble pas laisser indifférent. Fin 2024, Guillaume était invité par la marque de montres suisse Biver à réaliser un modèle unique, présenté à New York dans le cadre de la TimeForArt auction. Ce printemps, du 6 mars au 12 avril, il présente « Breathers before the blaze », une œuvre réalisée in situ à l’espace Indiana à Vevey. À voir sans attendre !
Vidéo : societe-ecran media
Virgule sonore : Matthew Franklin
Photos : Sébastien Agnetti
